dimanche 29 septembre 2013

La recette pour GAGNER, oui on va faire tout ce qu'elles disent.Top ces deux Gazelles!

Comment gagner le Rallye des Gazelles ?

Rallye des GazellesLe Journal Des Femmes a rencontré Florence Pham et Syndiely , les gagnantes du rallye des Gazelles 2013. Elles vous donnent leurs astuces pour passer les dunes avec succès.
Journal des Femmes : Une petite présentation croisée pour commencer... 
- Florence : Syndiely est une femme étonnante. Elle est à l'imagede sa devise : " Oser toujours, céder parfois, renoncer jamais". Avant d'être une gazelle (pour la 7ème fois en 2013), Syndiely a bouclé plusieurs Dakar et une bonne dizaine de marathons à travers le monde. J'apprécie son calme, sa constance, sa résilience et sa fiabilité. A ses côtés, plus rien ne semble impossible.

- Syndiely : Avec Florence, quels que soient les obstacles rencontrés, tout reste toujours "under control" !Son calme est l'une de ses grandes qualités, en toutes circonstances ! Un calme communicatif, qui pousse à avancer toujours plus loin, et donne confiance. En même temps, l'énergie qu'elle est capable de mobiliser force l'admiration, et sa bienveillance en fait une co-équipière en or ! Avec elle, on passe tous les obstacles, et cela, sans se prendre la tête!

JDF - Comment avez-vous croisé le chemin des gazelles ?
 
- Florence : En 2002, ma meilleure amie sortait d'une année assez rude. Un jour, elle a visionné un reportage sur le Trophée des Gazelles (c'est ainsi qu'il s'appelait encore). La symbolique de sortir des routes balisées et de tracer librement sa voie d'un point à un autre en privilégiant la ligne droite, l'a énormément séduite. Elle m'a demandée de l'accompagner. Et je l'ai suivie sans réfléchir.
 
- Syndiely : Après mon premier Dakar en 2003, un de mes sponsors m'a demandé de faire partie d'un jury afin de sélectionner un équipage interne pour participer l'année suivante au rallye Aïcha des Gazelles "RAG". C'était la première fois que j'entendais parler de cette course et cela m'a donné envie de la faire. 

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Une organisation millimétrée et une confiance inébranlable dans sa gazelle ainsi que dans sa voiture sont également indispensables pour gagner le rallye des Gazelles. © Maienga
JDF - Quel est le secret pour gagner un tel rallye ?


- Syndiely et Florence : Le "RAG" est une épreuve unique. Chacun des 9 jours de course est une nouvelle et passionnante mise à l'épreuve. Affûter sa navigation, maîtriser son pilotage, anticiper les pièges, ignorer la fatigue, pour finalement atteindre son objectif : aller droit au cap. Il n'y a pas réellement de secret. En tout cas, il n'y en a pas qu'un seul. L'équipe est composée de deux gazelles et de leur voiture. L'important étant que ces trois éléments soient en phase dès la préparation. Il faut souligner que les co-équipières sont indissociables du départ de l'épreuve jusqu'à la ligne d'arrivée. Le travail de l'équipe commence bien avant la compétition proprement dite avec la recherche de sponsors, la préparation du véhicule, les démarches administratives...Cela explique pourquoi une organisation millimétrée et une confiance inébranlable dans sa gazelle ainsi que dans sa voiture sont également indispensables.Cependant, malgré une préparation efficace, une victoire n'est jamais acquise. En effet, le Rallye Aïcha des Gazelles reste une épreuve sportive, et le facteur chance/malchance peut faire basculer une course en un clin d'œil.Cependant, notre vrai secret, nous allons vous le livrer : il faut prendre du recul, s'amuser, profiter du paysage exceptionnel que nous traversons chaque jour, s'enrichir des nouvelles rencontres sur le bivouac ou dans le désert, au milieu de nulle part. Mais chuuut ! C'est notre secret... 

JDF- Pourquoi la stratégie pilote, co-pilote, un jour sur deux ? 


- Syndiely : Le "RAG" est avant tout une course d'orientation en voiture qui demande des compétences en franchissement et en navigation. La plupart des équipages se spécialisent dans une fonction et nous sommes peu nombreuses à partager le volant. Il y a à notre avis plusieurs avantages à cela : on comprend mieux le rôle de l'autre, du coup nous sommes plus indulgentes et plus respectueuses des difficultés rencontrées par notre co-équipière, puisque nous les avons vécues la veille. Chacunevit une expérience complète du rallye : pilotage et navigation en une seule fois.Enfin, nous partons du principe que l'on réfléchit mieux à deux : on se remet sans cesse en question et on limite ainsi les erreurs. 
  


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"La co-pilote doit être méthodique, méticuleuse et précise. Elle doit pouvoir se concentrer 12 à 14 heures d'affilée". © Maienga
JDF- Quel sont les qualités essentielles pour être pilote et co-pilote ?


- Syndiely : La pilote doit savoir troquer sa semelle de plomb pour une semelle de plumes. Dans le sable et les zones de trial, la conduite se fait avec finesse et maîtrise. La Pilote doit savoir lire le terrain. Au fur et à mesure de sa progression, elle valide visuellement tous les reliefs qui ont servis de points de repères à la navigatrice.La Pilote doit être calme et patiente.

- Florence : La co-pilote doit être méthodique, méticuleuse et précise. Elle doit pouvoir se concentrer 12 à 14 heures d'affilée. Elle est également très observatrice et dotée d'un bon sens logique. Elle doit être flexible et capable d'adapter sa stratégie à n'importe quel moment de la course. Elle doit avoir une excellente vision de loin (pour les points de repères).

- Syndiely et Florence : En fait, pilote et co-pilote doivent avoir le même objectif dès le départ et ne jamais relâcher leur attention. Elles sont polyvalentes et savent toutes les deux naviguer et piloter.Cette épreuve est aussi un lieu d'échanges et c'est toujours un plaisir de partager son expérience et ses connaissances avec d'autres gazelles comme nous l'avons souvent fait lors de stages de préparation au rallye. Parlez-nous de votre 4x4... Nous avons couru sur un pick-up ISUZU New D-Max 2,5L préparé par CDV 4x4 à Plouay (56). cdv4x4.com. C'est un véhicule léger qui passe partout, bon franchiseur et très confortable sur les routes de liaison. Nous n'avons pas eu besoin de louer de 4x4 car nous étions sponsorisées par ISUZU MIDI FRANCE qui avait mis un véhicule à notre disposition. 

JDF- Une anecdote qui vous a marquées


- Florence : Mon moment préféré, c'était un bivouac au milieu des dunes de l'Erg Chegaga, dans un vent à décorner tout ce qui dépasse. Une Quechua 2" (la tente indispensable du Rallye) élégamment disposée façon " Feng shui " avec l'ouverture vers l'est pour profiter du soleil levant. La voiture était scientifiquement positionnée et les plaques de désensablage étaient sorties pour faire barrage au vent. J'ai adoré ce sable doux qui était un matelas naturel à mémoire de forme. Je me suis brossé les dents à la lueur de la pleine lune assise à califourchon sur une crête de dune, et à la faveur d'une rafale de vent coquin, je me suis retrouvé avec du sable collé sur les lèvres façon " beignet au sucre de fête foraine ". Nous nous sommes couchées à 22h en nous octroyant une grasse matinée jusqu'à 7h (du coup, on n'a pas vu le soleil se lever). Nous avons été réveillées par le sourd vrombissement des boites courtes des 4x4 qui, en allant chercher la cinquième balise de l'étape, roulaient sur les plates-bandes de notre éphémère " propriété privée ". Il était top ce bivouac...

- Syndiely : Mon moment préféré c'est lorsque j'ai appris que nous avions remporté le rallye en catégorie 4x4 ainsi que deux challenges : le relais ISUZU/media et le challenge Africa Top Sports. J'ai alors réalisé que LA POUPONNIERE DE DAKAR, l'association caritative que nous avions choisie de soutenir, allait recevoir un chèque de 15.000 € de la part d'ISUZU MIDI FRANCE. Quelle joie !
- Syndiely et Florence : Notre pire moment, c'était le 2ème jour de la première étape marathon : un gros coup de stress! En voulant gagner quelques centaines de mètres, nous avons perdu le fil de notre navigation. C'est un équipage novice qui nous a repositionnées sur la carte et nous a permis de pointer la dernière balise à une minute de sa fermeture. Comme quoi, même avec de l'expérience, nous sommes pas à l'abri de faire des erreurs basiques.Enfin, notre pire et meilleur moment en même temps : notre réservoir de gasoil était sous-dimensionné pour la dernière étape et nous avons dû réduire notre consommation en roulant le plus possible en deux roues motrices. La fin de cette journée fut particulièrement stressante car le voyant de carburant s'est allumé alors qu'il nous restait encore 40 km àparcourir pour rallier la ligne d'arrivée. Finalement nous arrivons au bivouac avec seulement deux litres de gasoil dans la réserve et nous apprenons que nous gagnons la course en catégorie 4x4. 

JDF- Comment avez-vous trouvé vos sponsors ? 


- Syndiely et Florence : Nous avons ouvert un profil sur AdopteUnSponsor.com ! Plus sérieusement,... Certains sponsors suivent Syndiely depuis ses premiers rallyes Dakar (2003). L'autre partie du budget a été trouvée grâce à l'organisation rallyeaufeminin.com qui nous a permis de décrocher deux partenaires majeurs : ISUZU et CONTINENTAL.  

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"Pour passer les dunes, il faut étudier sa trajectoire, observer la nature du sol et anticiper le franchissement suivant".© Maienga
JDF : Pour les débutantes, comment passe-t-on une dune? 


- Syndiely : Conduire dans les dunes n'est pas inné, mais cela s'apprend et devient plus facile à condition de respecter certaines règles : avoir tout d'abord la bonne pression dans ses pneus... Cette dernière est correcte lorsque le pneu s'écrase sur les flancs et ne creuse pas le sable. Ils ne doivent pas non plus être trop dégonflés pour ne pas déjanter.Il faut ensuite piloter en souplesse, ne pas donner de grands coups de volant, ne pas être brutale avec la voiture. Il faut toujours franchir et descendre une dune de face et rouler en faisant de grandes et belles courbes comme un surfeur dans de la poudreuse. Pour avoir la bonne vitesse (ni trop ni trop peu), il faut apprendre à connaître son véhicule et sentir la zone de couple de son régime moteur.Prudence et concentration sont les deux consignes à respecter dans les dunes. Prudence, simplement parce que si ça monte d'un côté, il y a de fortes chances que ça descende autant de l'autre côté. Le franchissement d'une dune se fait sur le couple moteur et surtout pas sur la vitesse si on ne veut pas faire un tonneau.Cela demande aussi de la concentration car il faut étudier sa trajectoire, observer la nature du sol et anticiper le franchissement suivant. 

JDF - Qu'aviez-vous prévu dans vos bagages ?


- Syndiely et Florence : Nous avions retiré la banquette arrière du véhicule et chacune avait son espace dédié. Nous avons consacré une demi-journée pour aménager le véhicule de façon à ce que tout soit bien rangé, fixé et facilement accessible. L'expérience fait que nos sacs se sont allégés au fil des participations et nous n'emportons désormais que le strict minimum. Nous n'emportons aucun gris-gris car nous ne sommes pas superstitieuses. En revanche, chacune a ses propres habitudes qui pourraient être assimilées à des tocs !

JDF- Faut-il se préparer physiquement ? Si oui, comment ?


Florence : Si le rallye ne demande pas une grosse préparation physique, il est important d'être en forme et d'être bien reposée. Un mois avant le rallye, il faut adopter une bonne hygiène de vie et réguler son cycle de sommeil en prenant l'habitude de se coucher tôt. Sur le bivouac, le réveil est à 4h du matin, le premier départ est à 6h et nous pouvons rouler non-stop jusqu'à 20h et parfois au-delà. Participerez-vous à la prochaine édition ? 

Syndiely et Florence : OUI, nous serons au départ de l'édition 2014 avec comme sponsor principal la marque de pneus CONTINENTAL qui était déjà l'un de nos partenaires en 2013.

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